Cette année encore, le séminaire dialogue a enchanté tous ses participants. Participants des programmes Stagerim, Olami et Atzion, jeunes étudiants israéliens et membres du staff de l’expérience israélienne. Merav David, responsable des programmes Massa post académiques, nous dévoile, la verve joyeuse et l’enthousiasme communicatif, les coulisses d’une formidable expérience éducative.

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1. Le séminaire dialogue, qu’est ce que c’est ?

En préambule, je citerai le poème « Touriste » de Yehouda Amihai :

Un jour j’étais assis sur les marches proches du portail de la Tour de David. J’avais posé près de moi mes deux lourds paniers. Un groupe de touristes se pressait autour de son guide, et je devins leur point de repère. “Vous voyez l’homme aux paniers ? Un peu à droite de sa tête, vous pouvez voir un arc romain. Juste à droite de sa tête.” Mais il bouge, il bouge! Je me suis dit: la rédemption n’adviendra que si on leur dit: “Vous voyez là-bas l’arc romain? Sans importance, l’arc; mais à gauche, juste à côté et en contrebas, un homme est assis qui a acheté des fruits et des légumes pour sa maisonnée.”

Le séminaire dialogue est un chabat dont le but est, comme dans ce poème, de mettre en avant les humains qui incarnent la société juive française et israélienne. L’idée est d’organiser la rencontre entre les participants des programmes Massa post académiques, et de jeunes étudiants israéliens. Notre ambition est de créer un dialogue et de faire en sorte que tout ce petit monde discute sur les thèmes du judaïsme, du sionisme et échange des points de vue sur ces sujets fondamentaux.

2. Comment sont choisis les israéliens qui participent à ce séminaire ?

Les israéliens qui participent au séminaire dialogue sont des étudiants des différentes universités israéliennes. De tous les horizons. Religieux, non religieux. Ashkénazes, Séfarades. Nous les choisissons de manière aléatoire. Nous souhaitons simplement des jeunes étudiants curieux, souhaitant dialoguer, échanger avec des juifs du monde entier, de se confronter à des jeunes si semblables et si différents à la fois.

3. Autour de quels sujets s’est articulé le séminaire dialogue 2015 ?

Le dialogue s’est articulé autour de3 sessions principales :

– Les préjugés existant au sein de la société israélienne et de la communauté juive française.
– Les challenges des communautés juives en Israël et dans le monde
– Les problèmes de la société israélienne et leur influence sur la communauté juive mondiale

Séminaire Dialogue 2

4. Comment ce séminaire transforme les participants français en profondeur ?

Lors du programme Massa, Stagerim, Olami, Atzion, chacun est concentré sur son domaine, qu’il s’agisse du stage, véritable premier boulot en Israël, ou de l’Oulpan. Les participants Massa n’ont pas forcément le temps d’instaurer une discussion profonde portant sur la société israélienne, sur l’avenir du monde juif ; d’évoquer ses challenges, ses difficultés, ses idées.

Lors de ces débats, ce qui les transforme, c’est qu’ils se rendent compte des différences qui les séparent et qu’ils prennent conscience de la communauté juive en Israël et dans le monde.

Chacun perçoit cette expérience avec ses spécificités. Mais la tendance est que les israéliens ont plus tendance à se focaliser sur les problèmes d’éducation ; les juifs français sont plus concernés par les questions d’antisémitisme et sur le conflit israélo arabe.

La vraie transformation provient de leur prise de conscience des points communs et des différences.

Ce chabat, ces dialogues sont aussi le point de départ d’amitiés solides, authentiques entre jeunes juifs français et israéliens. Suite au séminaire dialogue, ils se retrouvent à plusieurs occasions ; en ballade au souk de Tel Aviv, lors de chabat organisés, à la fête de Hanoucca…
Ils découvrent les avis des israéliens. Leurs forces et leurs faiblesses. Ce qui leur ressemble ; ce qu’ils ont en eux.

Une des participantes m’à d’ailleurs confié : « ce chabat m’a envie de rester en Israël car ce sont les gens qui font les endroits et pas l’inverse ». L’illustration parfaite du poème de Yehouda Amihai.

En savoir plus sur les programmes Massa Post académiques de l’Expérience Israélienne

5. Qu’est ce qui les surprend le plus dans le débat avec les israéliens ?

C’est assez individuel. Enormément de choses les surprennent dans le dialogue avec les jeunes israéliens. Mais il n’y a pas de tendance globale.

A titre d’exemple, certains s’étonnent du degré de préoccupation des israéliens pour les communautés juives du monde entier. D’autres trouvent surprenant que les israéliens se sentent parfois plus israéliens que juifs ; ou de façon générale, que la question d’identité soit aussi relative, subjective et contextuelle.

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6. Qu’apprennent les participants israéliens sur les juifs de l’étranger dans ces débats ?

Ils apprennent que l’identité juive, s’ils ne la font pas vivre au quotidien, n’existera pas et risque de disparaitre. Ils pensent que les français sont obligés d’être actifs en tant que juifs pour affirmer leur judéité. Alors que pour les israéliens, cette judéité semble aller de soi ; « build in » au sein de la société / identité israélienne. Tellement évidente qu’elle nécessite moins d’effort. Mais en même temps cette évidence est parfois synonyme de relâchement.

7. Racontez nous un moment fort vécu lors du dernier séminaire dialogue

J’ai personnellement pris énormément de forces et d’énergie auprès de tous ces jeunes, chabat.
Tous étaient intéressés par les débats. Ils parlaient avec le feu dans les yeux. Ils se sentaient concernés, point de départ essentiel, à mes yeux, pour devenir un leader, un créateur, un acteur. Je souhaite qu’ils gardent cette préoccupation pour les questions d’identité juive et israélienne.

Toutes les sessions étaient puissantes. Elles ont généré des débats passionnants et passionnés. Mais le moment le plus fort a été sans conteste la havdala ; la cérémonie de sortie de chabat effectuée en musique. Voir tous ces juifs unis, en cercle ; voir réaffirmée l’unité du peuple juif quelle que soit l’origine et les avis de chacun, voir primer le sentiment d’appartenance constitue un moment de vérité hors de prix.

Vous étiez au séminaire dialogue ? 
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