Depuis Samedi soir, c’est Pourim en Israël. Raphael, en stage de marketing à Jérusalem, nous raconte son premier Pourim en Israël
Pourim en Israël, la fête puissance 6
Reprenons depuis le début. Je suis un jeune français fraîchement débarqué depuis moins de deux semaines pour un stage en Israël. Du coup, tout appartient encore à la 4ème dimension. Tout est différent ! Jusqu’aux moindres détails ! J’ai pu confirmer cette thèse lors de la fête de Pourim. Avec mes repères français et je me disais que le peuple juif est le même partout à travers le monde et que Pourim ce sera comme en France à savoir, une soirée et une journée ou l’on se déguise, on mange, on danse, on fait nos 4 mitsvot, la journée termine, et la vie recommence à son rythme.
Hé bien non ! Quand l’on dit qu’Israël est très spécial, c’est la stricte vérité ! En Israël Pourim dure environs 6 jours ! Alors oui le coté purement « Toraïque » dure le temps « normal » mais tout le reste est multiplié par 6 !
A la recherche du déguisement parfait
Bon aller je me lance, quitte à m’attirer les foudres de tous mes joyeux colocataires du campus: j’avoue que j’ai toujours eu un peu de mal avec la fête de Pourim. On a tous une fête juive qui nous met la « rassra » comme on dit en anglais, moi c’est Pourim ! Ce doit être cette pression sociale consistant à trouver THE déguisement et à boire sur commande. Enfin bref !
Toujours est-il qu’étant un bon garçon et après que la fête ait commencé dans la tête de tout le monde depuis déjà deux jours, je me suis dirigé à la dernière minute dans un magasin de Ben Yehuda pour trouver le déguisement qui me correspondrait. Voyons voir. Sur le chemin j’ai croisé une fille déguisée en « fille dans sa douche », un PacMan, un Rubik’s Cube, une armée de diables et diablesses, un type déguisé en chicha… Pas mal de couleurs donc.
J’ai fini par opter pour un bonnet rasta avec tresses inclues, un saroual (pantalon africain) aux couleurs de Bob Marley, quelques colliers Peace &Love et des lunettes de soleil old school, et le tour est joué !
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Chouchan Pourim à Jérusalem, la méguila sur un air international
Dimanche, ce n’est pas encore Pourim à Jérusalem. La fête ne débute que le soir mais je peux déjà sentir toute l’effervescence de la fête en approche. Les gens sont déjà déguisés (mention spéciale au type que j’ai croisé à l’arrêt de bus déguisé en Cendrillon ! ) et ils sont très très chauds ! On entend de la musique partout ! Dans certains coins, cela me fait penser à un soir de victoire de l’équipe de France de Football, avec un peu de kédoucha en plus. Mais c’est dire…. !
Le soir arrive et mon campus organise une lecture de la Méguilat Esther. Tout le monde ou presque est déguisé et tout le monde est content d’être là. Le pays vit cette fête vraiment à fond ! La lecture commence et je me rends compte une fois de plus que j’adore ce que je vis ! Je suis en train de fêter Chouchan Pourim, à Jérusalem !
Et autre détail qui montre toute la force, la diversité et l’unité du peuple juif, j’écoute la même méguila que tous les ans, mais cette fois ci, lue par un juif Américain, donc avec son accent qu’on dirait tout doit sorti de Brooklyn ! Quel mélange et quel kiff ! Ce sentiment d’être hors du temps mais tellement actuel en même temps. J’assiste à la gloire du peuple juif dans toute sa splendeur !
Pourim, plus qu’une fête, une institution culturelle
Après la méguila, direction Mahané Yehuda, pour « sentir l’ambiance » comme on dit ! On m’avait prévenu que l’ambiance était top mais je ne m’attendais pas à ça ! Une marée humaine colorée, joyeuse bougeant au rythme de musiques qu’un DJ faisait passer « all night long ».
Impressionnant comme Pourim n’est pas seulement une fête comme les autres. C’est une institution ! Un truc méga giga culturel ! Un moment où les religieux, les moins religieux, les non juifs et finalement absolument tout le monde se retrouve et oublie toutes les différences pour se focaliser sur la joie, la bonne humeur et le simple plaisir de danser tous ensemble ! J’aurais passé une bonne partie de la nuit à Mahané Yehuda. Et ma nuit de sommeil aura été bien courte.
Le lendemain, l’ambiance est toujours festive quoique plus calme. On dirait que tout mon campus est allé à Mahané Yehuda…. Je trouve un michté (festin de Pourim) chez les Habad francophones de Arnona qui comblent parfaitement mon petit manque de famille. C’est dingue de voir malgré tout à quel point la famille nous manque au moment des fêtes en Israël. Je passe mon michté en compagnie de vieux potes de Paris, de jeunes papas joyeusement éméchés pendant que les mamans ajustent les déguisements de leur enfant en vue du concours. La joie, la joie, la joie !
Pourim s’achève en douceur, avec une jolie collection de Michloa’h Manot dans les bras et des souvenirs incroyables. Oui Pourim à Jérusalem est incroyable. Israël est incroyable !
A l’année Prochaine !
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