Accidents, accouchements, chutes, attentats … Nuit et jour, les équipes du Maguen David Adom répondent aux appels de détresse et interviennent en cas d’urgence vital. Une mission passionnante, mais harassante. Depuis toujours, le MDA donne la possibilité à des jeunes juifs du monde entier, à l’instar des participants du programme Massa BIP à Bar Ilan, de devenir secouristes en participant à son volontariat international. Suivons David, étudiant de 22 ans originaire de Paris, lors d’une de ses gardes.
7h00. David arrive au Centre de répartition des appels du MDA, situé en banlieue de Tel-Aviv. Une centaine de secouristes répondent comme lui dans toutes les stations du MDA aux appels passées au 101.
8h20. David, casque sur les oreilles, reçoit un coup de fil d’un lycée de Petah Tikva. Une adolescente de 13 ans est tombée dans l’escalier. Son état n’inspire rien de grave mais, sa cheville étant certainement cassés, elle sera évacuée par une ambulance de 1ers secours.
10H15. Accident sur la rue Ben Yehouda. Un piéton de 50 ans a été percuté par une voiture de grosse cylindrée. Un médecin, un paramédic et un ambulancier s’engouffrent à bord de l’un des véhicules de soins intensifs, reconnaissable à sa bande orange. Un véritable hôpital ambulant, avec défibrillateur, électrocardiogramme, oxygénothérapie, aspirateur de mucosités, pousse-seringue, respirateur, colliers cervicaux, valises spécialisées (pour l’asthme, l’accouchement, le traitement des adultes et des enfants…), matériel de perfusion et de petite chirurgie, pharmacie…
En intervention, une équipe ne sait jamais vraiment à quelle situation elle va être confrontée. “Notre mission est de prodiguer les premiers soins sur les lieux et en cours de transport jusqu’à l’hôpital, explique une secouriste. Mais heureusement, nous ne sommes pas toujours confrontés qu’aux tragédies. Il y a aussi des accouchements et des vies sauvées.”
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Une tentative de suicide. Sur place, le paramédic fait un rapide bilan : mâchoire fracturée, contusions multiples, mais rien de gravissime. Par précaution, une perfusion est posée au blessé, afin de lui faire facilement une injection, en cas de nécessité. En quelques minutes, l’accidenté arrive aux urgences, prévenues par téléphone. “Nous essayons de faire admettre directement nos patients en service spécialisé, afin de désengorger les urgences”, précise Eli Bin, directeur-général du MDA.
Un hélicoptère pour les urgences graves survenant dans le désert du Néguev ou les collines de Galilé. Pourquoi exerce-t-on ce métier ? Par choix, par vocation, par envie de servir et de participer à la vie d’Israël, de prendre part au projet du peuple juif sur sa terre” résume Noam, un jeune secouriste. Le stress et la détresse ? Chacun les gère “grâce à la compétence, au travail, à ses défenses personnelles et aux discussions entre collègues”.
A l’heure du déjeuner, le 101 reçoit un appel dramatique. Un homme, victime d’un malaise cardiaque, vient de perdre connaissance. Dan ces cas-là, chaque minute est vitale. Grâce à un système de géolocalisation, les 5 bénévoles de l’organisation les plus proches de la victime recoivent l’appel. Ces bénévoles sont mobilisables à tous moments, de jour comme de nuit. Etudiant, avocats, épiciers, rabbins, ils viennent de toutes les composantes de la société israélienne. Ce système permet l’arrivé d’un secouriste dans un temps moyen de deux minutes. Certains de ces bénévoles sont équipés de scooters médicalisés, aux couleurs du MDA et disposant de gyrophare et de sirène leur permettant de facilité leur arrivé sur les lieux du drame. Pris en charge par ces bénévoles, les équipes de soins intensifs savent que la victime sera déjà soigné par des membres du MDA.
11h45. L’hélicoptère rouge décolle de la plate-forme du MDA. En vingt minutes l’appareil est à destination. Une ambulance attend l’équipe pour la conduire jusqu’à la victime, puis ramener tout le monde à l’engin. Le patient est réanimé et évacué vers un service de cardiologie. “L’hélico (réservé aux interventions lointaines et aux cas très graves) permet de rendre une équipe de nouveau disponible plus rapidement”, rappelle un secouriste.
13h00, 13h05, 13h07, 13h16… Les appels s’enchaînent. Un malaise dans la rue. Une personne âgée en détresse respiratoire. Une crise d’alcoolisme en entreprise. A chaque fois, le médecin a peu de temps pour évaluer et trancher. Le droit à l’erreur n’est pas admis. “Le recours au ambulances de soins intensifs doit être réservé aux urgences vitales, à la réanimation pré-hospitalière, commente le Eli Bin. Il faut éduquer la population, lui faire comprendre qu’il existe des urgences vraies, qui impliquent le MDA, et des urgences relatives, sur lesquelles nous engageons d’autres moyens ou prodiguons des conseils.”
13h25. Un groupe de jeunes juifs de diaspora arrive en stage de formation. Ils rejoindront les équipes secouristes d’ici deux semaines.
13h55. Un ouvrier de 41 ans est tombé à Ramat Gan, alors qu’il travaillait sur le toit d’un immeuble. En quelques minutes, l’équipe de soins intensifs du MDA est prête à aller prêter main-forte aux secouristes déjà sur place. L’ambulancier conduit sportivement, mais prudemment. La sirène ne hurle que pour dégager la route, franchir les carrefours et les feux.
La victime, consciente mais désorientée, est au sol. Ses collègues, désemparés, explique qu’il a voulu rattraper un outil et qu’il perdu l’équilibre. Son état est critique, est ses chances de survies minces. Le risque de le voir plongé dans un profond coma est important. Chacun effectue posément, mais rapidement et en parfaite complémentarité, tous les gestes qu’il doit faire : électrocardiogramme, perfusion, oxygène…
Une fois immobilisé, pour préserver sa colonne vertébrale, la victime est hissée dans l’ambulance afin de l’évacué.
15h00. Fin de la garde. Pause-café en salle de repos. Le directeur de la station de Tel-Aviv rejoint ses collègues. Il lui incombe, parmi de multiples tâches et en-dehors des interventions sur le terrain, de gérer le matériel et le personnel paramédical ou d’organiser les plannings de travail et de formation. “Maintenir la dynamique et l’esprit d’équipe est quelque chose de fondamental, assure-t-il. Car sur le terrain, il n’y a pas trois grades, mais trois fonctions complémentaires au service du patient et de son entourage”. Cette dynamique ne fait pas tout.
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