La randonnée hommage à Jordan Bensemhoun Za’l s’est achevée sur une cérémonie aussi solennelle qu’émouvante. Les derniers kilomètres achevés, tous les protagonistes – participants du programme Massa Gour Arié, famille et anonymes – ont tenu à conclure cette expérience par des mots. Point de longs discours. Juste l’expression d’un ressenti. Le partage d’une émotion aussi puissante qu’inspirante. L’occasion de communier encore un peu autour de la mémoire de Jordan. Retour sur les temps forts d’une cérémonie présentée avec brio par Ory Sitruk, coordinatrice des programmes Massa de l’Expérience Israélienne.
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Yehouda Salama – Directeur du programme Massa Gour Arié
M Salama souhaitait exprimer son ressenti après la marche. Il a introduit son allocution par un grand « merci » adressé aux jeunes de Gour Arié et à tous les participants du projet.
« Comment tout a commencé ? » a-t-il poursuivi. « Nous avions envie d’achever le programme Massa Gour Arié sur une marche qui ne soit pas seulement un exercice physique mais un acte plein de sens. Une marche vers soi avec une signification. Naturellement, l’idée d’accomplir cette marche en mémoire de Jordan s’est imposée à nous. Principalement parce qu’il incarne tout ce qu’un jeune français fraichement arrivé en Israël admire : du courage, de la volonté, des qualités humaines et un parcours exceptionnel au service du peuple juif, dans l’armée d’Israël. »
« En chemin, nous avons eu une rencontre avec les jeunes de la Mehina édifiée à son nom. Nous avons eu l’occasion d’évoquer Jordan, de découvrir des anecdotes sur son parcours, sur sa personnalité… des histoires que même ses cousins, participants à la randonnée, ignoraient. Un immense moment d’émotion et de partage. »
« Les jeunes du programme Massa Gour Arié sont sur le point de donner 3 ans à Israël. Avant d’incorporer les rangs de Tsahal , il n’y a pas mieux que de marcher le long des rivières d’Israël, de ressentir la terre d’Israël en dormant à même le sol. »
« Je suis sûr que Jordan serait fier de tout ce chemin parcouru. »
« Vous méritez le respect. Rappelez-vous toujours pourquoi vous êtes ici.
« Et n’oubliez pas que Am Israël Haï ! le peuple d’Israël vit ! »
Avant de prendre date : « On espère avoir inauguré une tradition avec encore plus de monde, plus de jeunes. Je vous donne rendez-vous l’année prochaine ! »
Ariel et Yaakov – la parole aux Jeunes de Gour Arié
Ariel a pris la parole le premier. « Depuis qu’on a lancé le projet, on a appris énormément de choses sur Jordan ». « Avant de partir, puis une fois la randonnée commencée, grâce aux membres de sa famille présents et aux membres de la Mehina montée à son nom ». « A tel point qu’on avait l’impression qu’il était parmi nous pendant la marche ». « Merci à lui d’avoir donné sa vie pour la terre d’Israël. Merci à sa famille ! »
« Je suis fier de ma mehina Gour Arié qui a organisé cette marche en son honneur » .
Yaakov a poursuivi en rappelant qu’ « Israël est un petit pays ». « On peut le parcourir d’un bout à l’autre en 4 jours de marche. D’une mer à l’autre. Mais en s’y promenant, on parcourt des milliers de kilomètres dans le temps. Avec cette randonnée, j’ai appris l’amour de ma terre avec mes pieds. Je l’aime et veut la défendre. Pour elle aussi, Jordan a tout donné. Merci à lui »
L’Officier de l’unité Egoz : “Vous faites partie de la famille”
Un officier représentait l’unité Egoz, prestigieux commando Golani. « Je me désole que tous les membres de l’unité n’aient pas pu participer à cette randonnée et à cette cérémonie. Mais ils sont actuellement en manœuvre et se préparent à défendre le pays en cas de nouvelle agression. »
« Je ne connais pas Jordan personnellement mais nous avons combattu ensemble lors de Bordure Protectrice. »
En guise de conclusion, il a insisté sur le fait qu’« Il est très important pour l’armée de garder le contact avec la famille ». « De même que Jordan a intégré la grande famille d’Egoz, sa famille en fait désormais partie aujourd’hui. »
Interlude Musical – Eretz Israel Baneshama
Grand père et Mère de Jordan : “Merci à tous”
Le grand père de Jordan est ensuite monté sur scène, porté par un élan du cœur : « Je vous remercie tous, filles et garçons, qui avez participé à la marche de mon petit-fils Jordan Bensemhoun. Toda Raba ! » a-t-il lancé, ému, en s’inclinant face à l’assemblée.
La maman de Jordan, désolée d’être absente physiquement, a néanmoins participé à la cérémonie. Dans message, lu par Alexandre, le cousin de Jordan, elle adressait toute sa reconnaissance aux jeunes de Gour Arié pour le projet. Et les félicitait pour cette année de préparation à l’armée. Tout en leur souhaitant bonne chance pour leur conscription prochaine.
Nathan – Ancien de l’unité Egoz : “Jordan, tu es dans notre coeur !”
Nathan a évoqué de nombreux points communs avec Jordan. Le fait qu’il ait fait son Alya seul en provenance de Lyon, intégré l’armée, et plus spécialement la prestigieuse unité d’Egoz, 4 mois après Jordan.
« J’avais entendu qu’il y avait un autre français à Egoz. Je souhaitais le rencontrer. Et la rencontre a eu lieu. Il était déjà formateur pour les sous-officiers de l’unité mais il était très accessible. Il m’a donné de nombreux conseils pour ce parcours difficile ». Ce n’est pas évident d’être soldat seul en Israël. Encore moins dans l’unité Egoz, en tant que sous-officier de l’unité, puis formateur des sous-officiers. »
« J’ai également parlé de Jordan avec les soldats de son unité. Ils m’ont tous dit qu’il s’occupait très bien d’eux. Que c’était un professionnel avec un cœur énorme. Aussi fort physiquement que mentalement. Je suis fier d’avoir combattu à ses côtés. »
« Jordan, tu es dans notre cœur ! ». Avant de conclure par un vibrant « Am Israël Haï ! »
Interlude musical – Chir Lamaalot
David – un des meilleurs amis de Jordan : “Quelque chose de plus grand”
David a rappelé que Jordan et lui avaient également fait cette excursion, d’une mer à l’autre, avant l’armée. Il a rappelé une anecdote marquante : « J’avais oublié mes téfilines sur un rocher le matin. » Jordan ne m’a rien dit et m’a embarqué les téfilines ». Au moment où je m’en suis rendu compte et que je m’apprêtais à rebrousser chemin pour aller les chercher, Jordan m’a sorti les téfilines !
« Il voulait me faire passer un message : celui de ne plus être tête en l’air ; sinon, je ne pourrais pas m’en sortir à l’armée ». « Et cette leçon m’a été bien utile ». « Jordan était comme ça. Il voulait toujours le meilleur pour lui-même et son entourage ».
« Il était très intelligent ; un excellent élève. S’il était resté en France, je n’ai aucun doute qu’il aurait réussi partout. Mais il a compris qu’il faisait partie de quelque chose de plus grand. D’un peuple, d’une histoire, d’une terre. C’est ce qui l’a conduit à venir en Israël et à s’engager dans l’armée ».
S’adressant aux futurs soldats de Gour Arié : « Vous aller entrer à l’armée. 3 années difficiles mais magnifiques. C’est un honneur de défendre son pays ; ne l’oubliez pas ! »
« Je vous souhaite d’intégrer de bonnes unités et de réussir votre service militaire » leur a-t-il souhaité, avant de laisser la parole.
La Tante de Jordan : “Sur les pas de Jordan”
La tante de Jordan a tenu, malgré l’émotion, à monter sur scène pour remercier les participants de Gour Arié pour leur initiative. « Je vous souhaite un long et beau chemin sur les pas de Jordan en Israël ».
En leur remettant un psaume illustré d’une photo de Jordan : « j’espère qu’elle vous servira, qu’elle vous donnera l’inspiration pour trouver la bonne direction ».
Tous, ont entonné la Tikva, hymne de l’espoir, à l’unisson. Rappelant le rêve de Jordan et de milliers de juifs : « être un peuple libre sur notre terre, le pays de Sion, Jérusalem »